Qu’est-ce que le lactose ?
Le lactose est un glucide (ou sucre) spécifique et majoritaire du lait. C’est lui qui apporte de l’énergie disponible rapidement pour l’organisme. Pour être absorbé, il est dégradé par une enzyme, la lactase, qui sépare le lactose en molécules plus petites afin d’être absorbées par l’intestin. Hélas, nous ne sommes pas tous égaux : certaines personnes produisent peu de lactase. Le lactose n’est alors pas suffisamment dégradé dans l’intestin et fermente dans le côlon. Cette fermentation se traduit pour certaines personnes, par un inconfort digestif, sans gravité mais désagréable, tel que flatulence, gaz, ballonnement, et parfois une perturbation du transit.

Quels produits laitiers contiennent du lactose ?
Les teneurs en lactose varient selon les produits laitiers. Ainsi,

  • Les fromages affinés ne contiennent plus de lactose, du fait de l’affinage. Camembert, comté, Saint Paulin, fourme d’Ambert and co sont donc exempts de lactose.
  • Le beurre n’en contient pas non plus,
  • La crème fraiche en contient un peu : de plus, comme on en consomme en général une petite quantité, cela n’aura pas d’incidence digestive.
  • Seul le lait, les fromages frais (faisselle, fromage blancs…) et autres produits laitiers frais contiennent du lactose.
  • Les yaourts, aussi bien natures qu’aromatisés, en contiennent également , mais la présence des ferments lactiques favorisent la digestion du lactose chez les personnes qui le digèrent mal.

Ne pas confondre

Allergie aux protéines de lait L’intolérance au lactose du lait
Presque exclusivement des enfants en bas âge. L’allergie guérit dans 90% des cas avant l’âge de 6 ans. Principalement des adultes. La capacité à digérer le lactose est maximale chez le nouveau-né et décline progressivement avant de se stabiliser à un niveau variable selon les individus.
  • Le régime alimentaire à mettre en place
Allergie aux protéines de lait L’intolérance au lactose du lait
Éviction totale du lait et de tous les dérivés (ainsi que tous les aliments qui peuvent en contenir dans les rayons de nos grandes surfaces) tant qu’elle n’est pas guérie. Il n’est pas possible à la fois de pouvoir manger du fromage et de se dire allergique au lait.Les bébés allergiques sont nourris avec des laits spéciaux, formulés pour être adaptés à la fois à leur allergie et à l’alimentation du nourrisson. Modération des quantités de lait ingérées et consommation de fromages affinés (qui ne contiennent plus (ou peu ,voirtableau de lactose) ou de yaourts (dont les ferments aident à la digestion du lactose).L’éviction totale est inutile et même déconseillée.

Les risques sur la santé

Allergie aux protéines de lait L’intolérance au lactose du lait
Se manifeste le plus souvent par un eczéma, des vomissements ou une diarrhée, mais peut parfois provoquer un choc anaphylactique ou un l’œdème de Quincke, graves. Selon les individus et la quantité de lactose ingérée, peut entraîner des ballonnements, des gaz et des douleurs intestinales, troubles passagers.

En pratique, tout dépend donc de la quantité de lactose consommée :

La plupart des adultes, même hypolactasiques , peuvent digérer jusqu’à 12g de lactose (environ 1 bol de lait) en une seule prise sans désagrément. Dans tous les cas, une activité résiduelle de la lactase persiste toujours et permet de digérer de petites quantités de lactose. Celui-ci est mieux toléré s’il est consommé au cours d’un repas ou intégré à des recettes.

Par ailleurs, les fromages affinés ne contiennent pas de lactose et les yaourts, bien qu’ils en contiennent, sont bien tolérés car leurs ferments digèrent le lactose . Les laits délactosés peuvent également être proposés.

La tolérance est améliorée par le fractionnement et le ralentissement de la vidange gastrique (aliments solides, lipides, viscosité…).

Le lait boisson est mieux toléré lorsqu’il est entier plutôt que écrémé, de même pour le lait associé à d’autres aliments (cacao, céréales,…) ou incorporé à des recettes (quiche, clafoutis, purée,…) comparé au lait seul. Il existe aussi des laits délactosés.

Les fromages affinés, du fait de leur forme solide, de leur teneur en lipides et de leur très faible teneur en lactose (éliminé presque totalement lors de la fabrication) sont bien tolérés.

Les laits fermentés (kéfir, koumis,…) sont assez bien tolérés du fait de l’activité lactasique associée. De même pour le yaourt, dont la teneur en ferments lactiques vivants est garantie, auquel l’EFSA a accordé en 2010 l’allégation « aide à la digestion du lactose les personnes qui le digèrent mal ».

Plus généralement, la consommation de produits laitiers au cours d’un repas est mieux tolérée que quand elle est isolée. Il faut aussi noter que la consommation régulière de lactose semble induire des modifications de la flore intestinale qui améliorent la tolérance, sans modification de l’activité lactasique.

Finalement, la plupart des insuffisants en lactase avérés tolèrent 12 g de lactose par jour (équivalent à  environ 250 ml de lait en une seule prise).

L’objectif de la prise en charge est de limiter les troubles digestifs. La stratégie de prise en charge nutritionnelle doit permettre au patient d’adapter lui-même sa consommation à sa tolérance, sans suppression inutile et en préservant des apports en calcium suffisants.

Résumé :

– Les fromages affinés ne contiennent plus (ou peu , voir tableau) de lactose du fait de leur affinage

– Le beurre ne contient PAS de lactose

– La crème fraîche en contient un peu

-Seul le lait , le fromage frais et autres produits laitiers frais contiennent du lactose ,les yaourts en contiennent également , mais la présence des ferments lactiques favorisent la digestion du lactose chez les personnes qui le digèrent mal .

100 g d’aliments Teneur en lactose 100 g d’aliments Teneur en lactose
Gouda 45% 0 – 2,0 g Crème fouettée 30% 3,3 g
Parmesan 0,05-3,2 g Demi-crèmepasteurisée 3,3 g
Emmenthal 0,1 g Lait de chameau 3,3-5,0 g
Fromage à raclette 0,1 g Kefir 3,5-6,0 g
Brie 0,1-1 g Demi-crème UHT 3,7 g
Gruyère 0,1-1 g Crème à café 3,8 g
Mozzarella 0,1-1,1 g Charcuteries 4 g
Camembert 0,1-1,8 g Yaourt à base de lait 3,5% 4,0 g
Appenzeller 0,1-1g Crème fouettée 10% 4,05 g
Ricotta 0,2-5,1 g Yaourt à base de lait 1,5% 4,1 g
Feta 0,5 g Lait de chèvre 4,1-4,7 g
Beurre 0-0,01 g Lait de brebis 4,6-5,4 g
Fromage de brebis 0-1 g Lait entier 3,5 % 4,8 g
Fondue au fromage 1,8 g Lait écrémé 5,0 g
Edam 2 g Glace à la crème 5,1 – 6,9 g
Roquefort 2,0 g Glace de yaourt 5,1-6,9 g
Fromage blanc 10-70% 2,0-4,0 g Crème glacée 6,7 g
Crème fraîche 2,5 g Spaghetti carbonara (1 portion) 7,0 g
Double crème 2,5 g Lait condensé 7,5 % 9,2 g
Crème dessert 2,8-6,3 g
Lait condensé 10 % 12,5 g Lait entier en poudre 38,0 g
Lait condensé sucré maigre 12,8 g Lait maigre en poudre 52,0 g
Riz au lait (1 portion) 18,0 g

 

Source :

Le CERIN, centre de recherche et d’information nutritionnelles , est le département santé de l’interprofession des produits laitiers. Le CERIN a pour mission de délivrer aux professionnels de santé et de santé publique, ainsi qu’aux journalistes une information nutritionnelle complète et validée, sur le lait et les produits laitiers, mais aussi sur l’ensemble des grandes thématiques de la nutrition et de la santé, les besoins nutritionnels des groupes de population et la prévention nutritionnelle des pathologies.